Article Journal du Jura du 29.09.2022 https://ajour.ch/story/le-comit-de-crise-est-de-retour/30641
Le collectif «Bienne pour tous» sort d’un profond sommeil de six ans. Comme en 2016, il entend empêcher que l’on économise sur le dos de la culture et fait appel à la solidarité de tous.
La révolte gronde
«Oui, il y aura des manifestations: nous allons faire du bruit et ébranler les politiciens qui sont au pouvoir», poursuit, sur le même ton, Johnny Rumpf, de l’Union des Travailleurs libres, un syndicat de base. Même son de cloche chez Kathrin Rérat, présidente de la ludothèque, qui précise tout de même: «Je suis d’accord pour manifester, mais de manière correcte et honnête. Sinon, on ne m’y verra pas.»
Une date a d’ores et déjà été arrêtée pour la manifestation: le 19 octobre, sur la place du Rosius. C’est ce jour-là que le Conseil de ville statuera sur la proposition du Conseil municipal et décidera quel budget il entend soumettre au peuple le 27 novembre. En cas de refus dans les urnes, Bienne serait appelée à démarrer l’année 2023 avec un budget d’urgence, avant qu’un nouveau budget soit soumis au corps électoral. Comme en 2016.
«Ce n’est pas une solution»
C’est ce qui explique la présence au sein du collectif non seulement d’institutions directement menacées par les restrictions budgétaires, mais aussi de celles qui en sont épargnées à l’heure actuelle, notamment le Nouveau Musée Bienne dont la directrice, Bernadette Walter, présente mardi soir, s’est montrée catégorique: «En 2016, nous étions aussi concernés par les mesures. Nous faisions partie du collectif ‹Bienne pour tous› et nous avons profité de cet immense élan de solidarité. Aujourd’hui, nous souhaitons poursuivre cet élan.»
Urs Scheuss n’a pas l’intention de spéculer sur un refus du budget par le peuple. «Fonctionner sans budget n’est pas une solution. La Ville ne pourrait alors dépenser que le strict nécessaire», explique-t-il. Martin Siegenthaler, responsable du nettoyage des rues au sein de la voirie, a connu cette situation il y a six ans. «Ce n’est pas drôle de travailler dans ces conditions, quand il faut effectuer une demande écrite dûment motivée pour l’achat d’un simple balai», raconte-t-il.
Anna Tanner ne souhaite pas non plus revivre le scénario d’un budget d’urgence. Elle se dit prête à certains compromis. Mais le collectif est unanime: pas question d’économiser sur le dos des acteurs de la culture, du domaine social et des employés de la ville.